"Si tu écoutes ton corps lorsqu'il chuchote, tu n'auras pas à l'entendre crier"
La santé est toujours individuelle, même si elle est aussi culturelle, et en évolution.
Commençons avec quelques définitions qui s'associent dans le langage au corps, comme le corps-Esprit et le corps-et-âme.
L' Esprit sera ici pensé comme la part éternelle et éminemment spirituelle de la Vie. L'Esprit où les notions d'origine et de finalité se perdent. Il s'agit d'un absolu. L'Esprit sans lequel le vivant ne tendrait pas à l'équilibre, l'harmonie et la beauté, à la pérennité de la diversité qui la constitue. La perception de l'Esprit exhale l'Amour. En faire l'expérience s'aime la Foi. L'Esprit dans ce sens est toujours amoureux, inclusif, insaisissable, il crée l'Unité au-delà de notre compréhension et invite une intention, une direction vers laquelle tendre et s'élever.
L'âme sera ici pensé comme cette part en nous qui a la mémoire de l'Esprit, de l'Amour, de l'origine insondable et aussi des apprentissages engrangés (mémoires karmiques, foetales, héréditaires, expériencielles, culturelles et toutes celles que l'on n'a pas encore reconnues et nommées) dans une dimension d'évolution de l'espèce et du vivant.
Le corps sera pensé en tant que matière, une manifestation tangible d'une part de soi, puisque ni la psyché, ni la conscience, ni l'âme, ni l'Esprit ne sont localisables. Qui suis-je? Le corps, ce véhicule d'expériences biologiques multiples, est fait de vie cellulaire et organique, mais aussi de chimies multiples, de sentiments, d'émotions, d'intuition et de savoirs acquis, de connaissances et de discernement. Le corps est une sorte de temple d'informations intérieures et extérieures de passage.
Les connaissances et le discernement accueillent les savoirs et les expériences, les ressentis, les sentiments, les intuitions, les dimensions de la Spiritualité et de l'évolution de la Vie. Ce qui est nommé et ce qui ne l'est pas.
L'intelligence peut être exclusivement rationnelle, mais elle tourne alors le dos à l'intangible, devenant ainsi normative, blessante, mortifère et dangereuse.
Le sentiment d'Amour au-delà de toute compréhension offre l'ouverture absolue, l'embrasement, la tendresse, le vertige de l'inconnu et la fertilité (à contrario, le rejet de l'Amour est un enfermement et mène à l'isolement, à l'indifférence, au connu et à la frigidité). Chacun de nous rencontre la présence de l'Amour qui est partout et est invité à le choisir en tout temps, car l'Amour ne s'impose pas, l'Amour ne force jamais rien, ce ne serait plus de l'Amour.
La santé englobe le corps sans exclure l'âme et l'Esprit. Elle n'est ni un défaut, ni une vertu. Elle est toujours en mouvement, en train de manifester la pérennité de la Vie. Ainsi la santé est toujours singulière, plus ou moins nourrie de connaissances et de conscience.
Elle pourrait être résumée à la manifestation d'un parcours unique, influencé par ses modes de vie et ses affinités au contentement et à la frustration. La santé exprime des besoins au fur et à mesure de sa recherche constante d'équilibre. Cette dimension comportementale est familière en Occident.
Culturellement en Occident ces dernières années, le corps a pris le dessus sur l'âme et l'Esprit, ce qui ne peut être qu'un leurre, une illusion, une chute prévisible, mais qui éclaire sur les déviances actuelles comme la propension aux OGM alimentaires, vétérinaires et médicaux, aux pollutions et aux pillages de ressources, aux guerres militaires, biologiques, commerciales et spirituelles, au consumérisme jusque dans l'intime (l'homme augmenté et/ou transformé), aux juridismes et divertissements qui les soutiennent, pour ne citer qu'eux.Elles sont les signes des corruptions diverses des gouvernants élus et des profiteurs non-élus, méthodiquement soutenus par la Justice sans le dire, dans le sens où les intérêts de certains prévalent sur la vie du plus grand nombre dans tous les domaines, comme un abus systémique aussi discret qu'organisé.
Dans les traditions mondiales, l'équilibre de la santé témoigne de la relation à la Vie et à l'évolution, dans une acceptation de ce qui ne peut être changé, véritable seuil d'une transcendance, et informe avec puissance le devenir de l'âme de l'Homme, du Monde et de la présence de l'Esprit.
"On ne naît pas libre, on le devient." Le bébé grandit dépendant de son entourage et il évoluera peut-être vers son affranchissement et son libre-arbitre, s'il est accompagné dans la capacité à canaliser ses sentiments et la maîtrise de soi, par les connaissances et l'entraînement au discernement, par l'aptitude à rendre service et par une orientation vers des valeurs Suprêmes invitant à s'élever corps et âme.
Le corps en santé est comme un magicien en activité, comme un animal ou une plante dans la nature, qui participent au vivant en prospérant, perturbant, recyclant,coopérant, dégradant, fertilisant, etc. et en permettant la diversité et la pérennité de notre espèce et des espèces.
Tout le monde vivant sur Terre est mu par le stress biologique d'être assez doué pour dominer son milieu et son entourage. Sans ce stress, l'évolution ne serait pas possible. Seuls les humains sont doués de créativité et de son pendant: la destruction. Une grande responsabilité à la Vie nous est donnée.
Le stress lié à cette recherche constante de perception de sa place négocie nos relations à la violence, à l'autorité, à notre propre image, à la place que nous avons dans le monde, jusqu'à pouvoir menacer notre vie physique, notre bio-psycho-physiologie (par des expositions aux infections, blessures, faiblesses au coeur et aux cancers notamment).
Nos régulations quotidiennes aux stress, aussi bien relationnelles que biologiques, tendent à rétablir l'équilibre, cherchent une voie du juste milieu entre pas assez de stress et trop de stress. L'écoute du corps, de l'âme et de l'Esprit prennent ici tout leur sens.
Si on écoute le corps quand il chuchote, l'équilibre se rétablit facilement par des ajustages sensés sur tous les plans. Heureusement, chacun a la capacité de se transformer, de trouver ce qui lui convient et de rétablir sa santé. Si on n'écoute pas suffisamment les plaintes du corps et de la psyché, il trouvera toutes les formes d'expression, y compris les plus difficiles, pour se faire entendre. Le cumul de stress à bas bruit, comme la grenouille cuit sans réagir dans une marmite dont la température s'élève tranquillement, mène à la chute douloureuse si la conscience n'intervient pas à temps.
"Si tu écoutes ton corps quand il chuchote, tu n'auras pas à l'entendre crier".